Notre site internet est maintenant en ligne depuis plusieurs années. Depuis le 1er février 2010, vous avez été nombreuses et nombreux à vous promener dans ses couloirs à en croire Google Analytics, qui indique plusieurs milliers de visiteurs uniques et de pages vues.

Plus de 10 ans d’existence donc et j’ai le grand bonheur d’avoir accompagné des dizaines d’auteurs dont eMma MessanA dans la réalisation de son premier livre en autoédition : Le régime de Replète la sorcière (réimprimé car épuisé en  dix jours !), d’avoir réalisé le troisième recueil de poésies de Rosaria Mora-Laconi : Au fil des Mots, Histoires brèves d’un monde étrange – Observancesde Jacques Guerrier, Le Mythe de Jonas – Si Jonas m’était contéde Robert Régor Mougeot, Lugagne – La Sagacollectif familial, etc. et aussi d’avoir pu publier à compte d’éditeur, via Les Éditions du Puits de Roulle, près d’une trentaine d’ouvrages dont certains ont été sélectionnés pour des prix et adaptés au théâtre (Les voyageurs au Sang d’Or, de Kathy Dauthuille, la trilogie Le très lumineux secret, d’Anna GaloreLe racisme anti-blanc- ne pas en parler un déni de réalitéde Tarik Yildiz, À l’embaumée des fleursdu poète Robert Notenboom et bien d’autres auteurs encore (voir nos catalogues).

Vos visites ont engendré des remarques, des corrections, des appréciations diverses et variées, de véritables critiques constructives et perçues comme telles, ce dont je vous remercie sincèrement.

Plusieurs personnes m’ont fait remarquer qu’il serait bon de consacrer un article à expliquer la différence entre l’édition classique (à compte d’éditeur), l’autoédition et l’édition à compte d’auteur, le voici donc.

Au sens premier, le mot « éditer » a pour origine le mot latin editum (de edere) et signifie « faire paraître au public ». Il y a là toute l’idée que j’aime particulièrement de lien, de lier, relier les hommes entre eux grâce au livre, tout comme on relie entre elles les pages d’un ouvrage.

Cette activité est celle de l’édition et les personnes ou entreprises qui l’exercent sont des éditeurs.

Selon la nature de l’œuvre publiée (livres, périodiques, musique, logiciels, jeux vidéo), les éditeurs spécialisés sont désignés par des termes plus précis tels que : maison d’édition (livre), éditeur de presse (presse) ou éditeur de logiciel (logiciel).

L’autre sens du mot « éditer » est modifier, corriger, ce qui fait aussi partie intégrante du travail d’éditeur.

1 – L’édition littéraire – Édition classique, à compte d’éditeur

L’éditeur choisit parmi des « tapuscrits » qui lui sont soumis, des ouvrages précédemment édités, des ouvrages édités en d’autres langues, ou encore des ouvrages de commande, les œuvres qui correspondent à la ligne éditoriale de sa (ou ses) collection. Après corrections, il communique le texte à un imprimeur, en convenant des caractéristiques techniques du livre et du nombre d’exemplaires à imprimer.

L’éditeur prend tout le risque financier de l’édition. Les bénéfices vont principalement au diffuseur et au distributeur du livre, qui sont chargés, pour le premier, de démarcher les libraires et de prendre leurs commandes, pour le second, d’acheminer les livres aux librairies, pour honorer les commandes prises par le premier. Ces opérations coûtent à l’éditeur entre 50 et 60% du chiffre d’affaires dégagé par le livre. Le reste du chiffre d’affaires va à l’auteur d’une part (environ 10%, ce chiffre part de beaucoup plus bas, aux alentours de 6% pour les illustrés, et peut atteindre 20% voire plus pour les meilleures ventes) et à l’éditeur d’autre part, qui peut ainsi rémunérer, outre ses salariés (assistants d’édition, attachés de presse, chargés de fabrication, maquettiste, etc.), toute la chaîne du travail du livre (imprimeurs, correcteurs, photographes freelance, éventuellement documentalistes, etc.)

C’est l’éditeur qui coordonne le parcours de la chaîne du livre et, souvent, qui établit également le programme financier intégrant les coûts prévus et les gains espérés, comme dans n’importe quelle entreprise.

Ensuite, l’éditeur confie le destin du livre au diffuseur et au distributeur qui, eux-mêmes, s’en remettent aux soins du libraire.

À noter que l’on qualifie d’éditeur la personne qui effectue le travail éditorial et dirige des collections (et pas seulement le directeur de la maison d’édition). Les éditeurs sont salariés d’une maison d’édition ou sous contrat avec elle.

AU REGARD DE LA LOI,
le contrat d’édition ne s’entend que si l’édition
(fabrication, publication et diffusion de l’ouvrage)
est un investissement propre de l’éditeur.

Celui-ci doit assumer entièrement le risque financier de l’opération.
À défaut, notamment si l’auteur est tenu de participer financièrement d’une quelconque façon, le contrat d’édition n’en est plus un et la cession des droits est nulle.(1)

On en arrive ainsi à l’édition à compte d’auteur.

2 – L’édition à compte d’auteur

Dans le cadre du contrat à compte d’auteur, il est demandé à l’auteur de participer très largement (si ce n’est intégralement, voire bien plus) au financement de l’édition et de la diffusion de l’œuvre.

Les auteurs qui voudraient choisir cette forme de contrat doivent faire preuve d’une grande vigilance. L’expérience montre en effet que les auteurs sont souvent déçus, notamment par la diffusion (pourtant promise) très restreinte de l’œuvre.

Un éditeur à compte d’auteur n’est pas un éditeur stricto sensu, mais un prestataire de services. L’auteur devient un client. L’éditeur à compte d’auteur n’assume pas le risque éditorial. En contrepartie, l’auteur devrait ne pas lui céder ses droits, rester propriétaire du tirage et recevoir la majeure partie du produit des ventes, ce qui n’est pas le cas. J’ai à la maison des contrats de ces maisons dites d’édition qui sont hallucinants.

Je conseille vivement aux personnes qui seraient intéressées par ce genre de contrats de bien les lire et surtout de se renseigner avant de signer quoi que ce soit (voir à ce sujet l’excellent site de Marc Autret, journaliste spécialisé dans les domaines de l’édition, du droit d’auteur et des technologies de l’information).

L’éditeur vous écrit pour vous exposer votre future édition, vous proposer des services qu’il mettra en place contre une rémunération. Cette lettre sera contractuelle au même titre que le futur contrat. Si dans cette lettre, des points sont obscurs (la diffusion reste vague, le lancement n’est pas évoqué, etc.), vous devez alors impérativement exiger des précisions par courrier, avant de demander l’envoi du contrat.

Toute “note de lecture” ou “avis favorable” sur votre manuscrit doit être considérée comme sans valeur puisque c’est d’abord votre capacité à financer votre publication qui intéresse cet éditeur. La note de lecture favorable doit être considérée comme un élément commercial destiné à vous inciter à signer le contrat… et celui-ci peut être trompeur.

Pensez à vous procurer chez l’éditeur – ou par le biais d’un libraire, s’il prétend diffuser en librairie – un ouvrage semblable à ce que sera votre futur livre. Pensez à surveiller votre contrat. Suivez pas à pas votre édition. En tant que maître d’ouvrage (c’est vous qui payez !), vous devez exiger du maître d’œuvre (l’entrepreneur de livres) qu’il justifie intégralement tous les services qu’il vous a proposés. (Source Centre National du Livre)

Dans le cadre de l’édition à compte d’auteur ou compte participatif, on trouve aussi l’impression à la demande.

L’impression à la demande présente l’avantage pour l’auteur de ne pas avoir à avancer d’argent. En revanche, elle présente de nombreux inconvénients :

– mauvaise qualité du livre : une impression faite en Espagne pour Lulu.com par exemple, car moins onéreuse, mais de moins bonne qualité aussi. Papier moyen, colle non satisfaisante, pages mal massicotées, montage médiocre, photo de couverture mal cadrée, etc.

– aucune relecture. Pas de conseils.

– l’auteur doit se charger de tout lui-même. Nombreuses démarches, ce qui prend du temps.

– coût du livre final trop cher pour espérer toucher un large public.

– délais de livraison très longs, annoncés de 10 à 15 jours ouvrables.

Alors, quelle solution s’offre aux auteurs qui ne trouvent pas d’éditeur à compte d’éditeur ? À mes yeux, la seule envisageable sans risque est l’auto-édition.

A lire impérativement en cas de doute : 150 questions sur l’édition, de Marc Autret.

3 – L’autoédition

L’autoédition consiste pour un auteur à prendre lui-même en charge l’édition de ses ouvrages, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition et surtout pas par un compte d’auteur.

Elle se distingue précisément de l’édition à compte d’éditeur ou à compte d’auteur. Dans le premier cas, l’éditeur se charge à ses frais de réaliser et diffuser l’ouvrage en rémunérant l’auteur selon les ventes. Dans le second, l’éditeur s’en charge ou prétend le faire (il y a défaut de distribution) aux frais de l’auteur.

Dans le cas de l’autoédition, l’auteur se charge de toutes les étapes de la publication du livre :

– la saisie et la mise en page.

– les corrections : orthographe, grammaire, style, règles typographiques.

– l’impression : elle peut être éventuellement réalisée avec une imprimante personnelle pour un petit projet ; la reliure est toutefois un point délicat, car le résultat n’est pas toujours satisfaisant (reliure type spirale). Toutefois, l’impression est le plus souvent confiée à un professionnel.

– la réalisation de sa couverture en y intégrant un ISBN, un code-barre et en indiquant le prix de l’ouvrage.

– la conversion du manuscrit et la couverture en fichiers au format Portable Document Format si on veut avoir recours à un imprimeur.

– les formalités administratives et juridiques (ISBN, dépôts légaux).

– la publicité.

– la diffusion de son livre : c’est la phase sans doute la plus délicate de l’autoédition, mais pas plus que celle d’une édition à compte d’éditeur !

L’autoédition permet de rentabiliser son investissement, contrairement à un compte d’auteur qui coûte entre 2000 et 4000 €, et qui, même en espérant vendre des centaines d’ouvrages, ne permet pas de récupérer son budget de départ avec 10 % de droits d’auteur sur le prix de vente HT du livre.

Exemple :

Si votre livre est vendu 15 € et que vous touchez 1,42 € par vente (10 % en droits d’auteur sr le prix de vente HT), il vous faudra vendre 2113 livres pour simplement récupérer les 3 000 € que vous aurez payé. Vendre plus de 2000 exemplaires d’un livre est une chose qui ne se fait pas facilement, même pour un  éditeur ! Tandis que quand vous vous autoéditez, vous touchez l’intégralité (100 %) du prix de vente de votre livre et rentrerez probablement dans vos frais puisqu’il faudra en vendre dix fois moins pour y parvenir.

Les seuls inconvénients de l’autoédition restent le temps que cela demande et les compétences requises pour aller au bout de votre projet. C’est pour cela que j’ai créé les services de La Brodeuse de Mots, pour aider les personnes, les accompagner dans la réalisation de leur beau projet. Pourquoi ? Parce que j’ai déjà aidé beaucoup d’auteurs dans ce cas et que c’est une immense satisfaction, parce que j’aime les livres, parce que je suis scandalisée par certains contrats que j’ai eus entre les mains, et surtout parce que c’est une philosophie de vie : œuvrer pour le bien de tous. Il ne me suffit pas d’être heureuse, il faut aussi que les autres le soient.

 

TABLEAU RÉCAPITULATIF  pour un ouvrage de 150 / 200 pages

ÉDITEUR ÉDITEUR À
COMPTE D’AUTEUR
AUTOÉDITION AUTOÉDITION AVEC LES
ÉDITIONS DU PUITS DE ROULLE
MISE EN PAGE OUI OUI CHARGE AUTEUR OUI
CORRECTIONS TYPOGRAPHIQUES OUI OUI
(nombreuses erreurs constatées)
CHARGE AUTEUR OUI
CORRECTIONS RÉÉCRITURE OUI NON CHARGE AUTEUR CHARGE AUTEUR / POSSIBILITÉ ÉDITEUR
CORRECTIONS LANGUE OUI NON CHARGE AUTEUR CHARGE AUTEUR / POSSIBILITÉ ÉDITEUR
RÉALISATION DES FICHIERS

POUR IMPRESSION

OUI OUI CHARGE AUTEUR OUI
OBTENTION D’UN ISBN OUI OUI CHARGE AUTEUR OUI
DÉPÔTS LEGAUX OUI OUI CHARGE AUTEUR OUI
IMPRESSION OUI OUI CHARGE AUTEUR OUI
LIVRAISON CHARGE AUTEUR OUI
DIFFUSION OUI Annoncée charge éditeur
mais très faible.

Attention, certains contrats interdisent à l’auteur de diffuser lui-même son livre
pendant la durée
du contrat !
CHARGE AUTEUR CHARGE AUTEUR /
CONSEILS ÉDITEUR
DISTRIBUTION OUI OUI CHARGE AUTEUR CHARGE AUTEUR / POSSIBILITÉ ÉDITEUR
COÛT POUR L’AUTEUR 0 € 3 000 € à 5 000 €
– Coûts observés –
COÛT IMPRESSION COÛT IMPRESSION + PRESTATION < 3 000 €
pour 100 exemplaires
– Coûts observés –
RÉMUNERATION AUTEUR 10 %
droits d’auteur
10 %
droits d’auteur
TOTALITÉ DU PRODUIT DE SES VENTES TOTALITÉ DU PRODUIT DE SES VENTES
DROIT l’auteur cède  ses
droits à l’éditeur
l’auteur cède  ses
droits à l’éditeur
L’AUTEUR CONSERVE L’INTEGRALITÉ DE SES DROITS L’AUTEUR CONSERVE L’INTEGRALITÉ DE SES DROITS
DÉLAI D’OBTENTION DU LIVRE 3 à 12 mois
et plus
3 à 12 mois SELON CAPACITÉS DE L’AUTEUR QUELQUES SEMAINES À PLUSIEURS MOIS, SELON RÉACTIVITÉ DE L’AUTEUR

 

Conseil aux auteurs en quête d’éditeur : vous pouvez dans un premier temps consulter notre page liens sur l’édition et, si vous hésitez entre plusieurs éditeurs, notre conseil est le suivant : fournissez vous des ouvrages chez ces derniers pour en apprécier la facture et n’hésitez pas à contactez des auteurs ayant déjà été édités depuis plus d’un an chez les professionnels que vous avez retenus.

En savoir plus sur nos prestations d’aide à l’autoédition.