17 MAI 2022
Notre auteur, Roger Lahana*, vient de signer la tribune publiée ce jour dans le JDD, aux côtés d’une trentaine de militants écologistes et défenseurs de la condition animale, qui rappelle qu’Europe Écologie-Les Verts (EELV) défend l’abrogation de la corrida en France et demande au candidat Nicolas Cadène (6e circonscription du Gard) de « clarifier publiquement sa position ».
Législatives : « Un candidat écolo de l’union de la gauche pro-corrida ? C’est non ! »
« Nous, militant.es écologistes et/ou adhérent.es d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), d’associations de protection animale, militant.es de la condition animale, élu.es ne voulons plus que la souffrance d’un animal soit un plaisir autorisé en France ; cette souffrance étant l’essence même de la corrida. La corrida est un cas unique au monde : dans les arènes, des milliers de personnes applaudissent devant la lente agonie d’un bovin d’élevage, sans l’ombre d’une compassion. C’est aussi un “spectacle” qui est ouvert gratuitement aux jeunes enfants et aux adolescents, qui sont ainsi témoins de la souffrance et du supplice de l’animal. L’ONU elle-même s’oppose depuis des années à la présence et à la participation d’enfants lors de corridas.
Pour nous, c’est totalement inacceptable. Nous voulons que la loi de protection animale soit appliquée sans exception : nous demandons l’abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521-1 du Code pénal relatif aux actes de cruauté sur les animaux.
Nous espérons que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), que nous considérons à ce jour comme la force politique la plus à même de défendre les animaux, au regard des propositions portées par les partis qui la composent, aura la majorité la plus large possible à l’Assemblée nationale le 19 juin prochain. Ainsi, elle mettra à l’ordre du jour cette abolition et bien d’autres mesures en faveur de la condition animale.
C’est dans ce contexte que nous refusons la candidature de Nicolas Cadène, en l’état, puisqu’elle apparaît en contradiction avec les valeurs écologistes du parti EELV (qui demande l’abolition de la corrida) qui a validé sa candidature.
Les militant-es et écologistes, et notamment les membres de la commission condition animale d’EELV, adhérent.es ou sympathisant.es du parti EELV, ont fait savoir leur mécontentement en interne, et notamment ce week-end lors du Conseil fédéral d’EELV (le parlement du parti), expliquant que :
- De toutes les activités humaines qui nuisent aux animaux, la corrida est celle qui n’a pas même un semblant de justification (nourriture, santé humaine, habillement, cosmétique etc.) excepté le plaisir de voir souffrir un animal d’élevage, torturé à mort (ce qui est passible de lourdes peines sur la très grande majorité du territoire national).
- Si nous cédons sur ce point, sur quoi allons-nous être courageux pour les animaux ?
- Tous les efforts locaux portés par des militant.es et élu.es de terrain vont être réduits à néant pour longtemps, après des années d’implication et de mobilisation pour les animaux, et de pression sur les décideurs politiques pour faire évoluer la situation.
Notre demande est claire :
- soit Monsieur Cadène est, comme nous toutes et tous, contre la corrida, et dans ce cas il doit clarifier sa position publiquement, confirmer qu’il défendra, comme les autres député.es écologistes à l’Assemblée nationale, l’abolition à terme de la corrida, et dès que possible l’interdiction des mineurs dans les arènes et la fin des subventions publiques. Nous l’invitons dans ce premier cas à également signer les différentes chartes et accords anti-corrida comme le manifeste de la Fédération des luttes pour l’abolition des corridas (FLAC).
- soit Monsieur Cadène est bien en faveur de la corrida et dans ce cas il doit retirer sa candidature au profit d’une autre, qui ira, elle, dans le sens des animaux.
Les électeurs, électrices, qui se mobilisent chaque jour pour les animaux attendent beaucoup de l’alliance des gauches. Ne les décevons pas ! »
Une tribune à lire en ligne sur le site du journal, ici.